Groupe d'Expertise Pluraliste (GEP)
sur les sites miniers d'uranium du Limousin

COMMUNIQUE

Héritage des mines d’uranium en France : un groupe pluridisciplinaire
et contradictoire analyse en profondeur le sujet
Communiqué du Président du GEP, 12 février 2009


L’émission intitulée “Uranium : le scandale de la France contaminée”, diffusée par France 3 le 11 février 2009, suscite une nouvelle mobilisation sur un sujet longtemps laissé dans l’ombre. Les situations exposées dans les reportages montrent l’étendue de l’héritage de l’industrie minière de l’uranium et les divergences d’analyse sur sa gravité. Elles soulignent aussi la nécessité d’apporter des réponses aux questions légitimement posées par les populations concernées et l’ensemble des citoyens.

C’est le même constat qui a conduit les Ministres de l’écologie, de l’industrie et de la santé à créer fin 2005 un Groupe d’expertise pluraliste sur les mines d’uranium du Limousin (GEP), puis à en élargir la mission fin 2007, par une seconde lettre à laquelle s’associait l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

• Une analyse critique et pluraliste au-delà du travail de l’exploitant
et de l’expert institutionnel

La mission du GEP comporte trois volets : questionner, voire élargir si nécessaire, l’analyse critique menée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur le bilan environnemental réalisé par l’exploitant Areva sur ses anciens sites miniers du Limousin ; examiner les options de gestion à court, moyen et long termes des sites en vue de réduire les impacts sur l’homme et sur l’environnement ; informer le public et les acteurs locaux sur ces thèmes.

Le GEP qui rassemble plus de 40 experts de compétences diverses, réunit ainsi dans une démarche d’analyse technique des représentants de l’exploitant Areva, de l’expert public IRSN, des autorités nationales et locales, mais aussi de nombreux experts issus d’autres établissements publics (instituts, universités), d’associations nationales et locales, des experts indépendants et des experts étrangers. Le GEP est de plus doté des moyens nécessaires – en termes de fonctionnement, de financement de son animation et des contributions des experts non institutionnels – pour conduire un travail de fond, dont il a publié l’avancement dans deux rapports d’étape, et pour rendre des conclusions au terme de sa mission, fixé à la fin de l’année 2009.

Il constitue aujourd’hui une réponse tout à fait originale et novatrice dans ce domaine, qui préfigure le cadre d’une gouvernance écologique construite sur l’expertise pluraliste, dont le Grenelle de l’environnement a notamment souligné l’urgence.

• Un sujet complexe qui mérite une démarche globale

La société Ligne de Mire, qui a réalisé les reportages, a indiqué qu’elle n’avait pas jugé utile de solliciter le GEP. Son existence et ses travaux ne sont donc pas mentionnés. Pourtant, une visite de sites par des membres du GEP est montrée, et plusieurs personnalités interviewées à titre individuel ou au nom de leur organisme, par ailleurs membres du GEP, illustrent la diversité qui s’y exprime.

Les travaux du GEP, mobilisé par les pouvoirs publics pour construire des réponses en regard de l’héritage historique, sont ainsi susceptibles d’apporter un éclairage utile sur de nombreuses questions soulevées dans l’émission. Le GEP ne dispose pas d’évaluations spécifiques correspondant à chacune des situations évoquées. Il développe à partir d’une analyse aussi complète que possible de quelques sites en Limousin des outils méthodologiques, et construit une approche globale à transposer à l’ensemble des sites français.

Dans ce cadre, le GEP analyse les mécanismes de transfert à l’environnement, étudie des innovations méthodologiques en vue d’évaluer l’ensemble des impacts (sanitaire mais aussi environnemental, radiologique mais aussi chimique), ou discute des problèmes réglementaires et de la maîtrise de l’évolution à long terme des sites.

Le GEP fonde ses analyses sur l’ensemble des données et des études dont il a connaissance. Il est par principe ouvert à toute information complémentaire que d’autres acteurs souhaiteraient le voir prendre en compte. A ce titre, le GEP a dès le début de ses travaux pris connaissance, dans son champ d’étude, des travaux réalisés par la CRIIRAD. Il a souhaité associer la CRIIRAD à ses travaux, ou à défaut développer un dialogue avec elle. Il a formulé à plusieurs reprises des propositions concrètes en ce sens, qui n’ont pas reçu de suite à ce jour.

• Un constat qui appelle des propositions

Le constat dressé et l’émotion qu’il suscite appellent des réponses qui ne peuvent pas être qu’immédiates. Les récents développements médiatiques renforcent le GEP dans sa volonté de poursuivre sa démarche afin d’aboutir à des propositions aussi précises et concrètes que possibles dans le cadre de sa mission. Il publiera prochainement, comme au début de chaque année, un rapport d’étape où il détaille notamment dans plusieurs notes techniques l’avancement de ses réflexions. Il rendra son rapport final fin 2009 pour présenter aux pouvoirs publics ses conclusions et recommandations.

Il poursuivra, enfin, sa mission d’information. Le GEP avait souligné dés sa création l’importance à la fois de disposer d’un outil propre d’information et de s’appuyer sur une instance de concertation locale. Le site internet* qu’il a développé, et la Commission locale d’information et de suivi (CLIS) pour les sites de Haute-Vienne dont il a obtenu la mise en place répondent à cette demande, mais un besoin plus large d’information demeure.

Le GEP a pris note avec intérêt, dans ce domaine, de l’intention du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) d’engager une réflexion sur l’information des populations autour des sites miniers d’uranium.

Robert Guillaumont, Président du GEP
• Documents sur le même sujet :

Areva, Mise au point sur la gestion des anciens sites miniers français d’uranium par AREVA - Communiqué du 12 février 2009
>> Accès au communiqué.

Commissariat à l'énergie atomique (CEA), Suivi des anciennes mines d’uranium françaises - Communiqué du 12 février 2009
>> Accès au communiqué.

Les Verts, La France contaminée par le nucléaire : la désinvolture de Jean-Louis Borloo - Communiqué du 12 février 2009
>> Accès au communiqué.

CRIIRAD, Impact des anciennes mines d’uranium - Les demandes de la CRIIRAD - Emission « Pièces à Conviction » du 11 février 2009 - Communiqué du 11 février 2009
>> Accès au communiqué.

Réseau Sortir du Nucléaire, Scandale de la France contaminée : le Réseau "Sortir du nucléaire" félicite France3... et demande d'autres reportages - Communiqué du 11 février 2009
>> Accès au communiqué.

France 3, Uranium : le scandale de la France contaminée / Pièces à conviction n° 72 - Présentation de l'émission du 11 février 2009
>> Accès au communiqué.

HCTISN, Le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire décide d’examiner la qualité de l’information des populations autour des mines d’uranium et de ses conditions de diffusion - Communiqué du 9 février 2009
>> Accès au communiqué.

Areva, "Pièces à conviction" du 11 février 2009 : le Porte-parole d'AREVA exprime sa vive stupéfaction et saisit le CSA - Communiqué du 29 janvier 2009
>> Accès au communiqué.

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Dernière modification : 07/09/2009 11:06
Le GEP a remis le 4 novembre 2013 à l'ASN et à la DGPR le rapport final de la mission de suivi de ses recommandations.